La sixième édition des rencontres « Droit et cinéma » (28-29 juin 2013), organisées depuis 2008 lors du Festival International du Film de La Rochelle, est consacrée au thème de la famille dans le cinéma. La famille est analysée au prisme du 7e art, par une approche interdisciplinaire (juridique, historique, économique, littéraire, civilisationniste, gestionnaire, sociologique, communicationnelle, cinématographique).
Il existe un nombre incalculable de films, quelles que soient les cinématographies, oscillant entre deux pôles : « Famille je vous aime », « Famille je vous hais » et s’attachant à la famille, à la vie de famille, aux conflits familiaux, soit que la question familiale constitue l’intrigue centrale, soit qu’à travers une intrigue tout autre, on puisse néanmoins recueillir de nombreux éléments relatifs à la famille des personnages.
La famille a évolué : auparavant considérée comme uniquement fondée sur et par le mariage, elle est aujourd’hui plurielle. La fin de la distinction entre filiation légitime et naturelle et la reconnaissance aux couples pacsés de droits quasi-équivalents au mariage, et peut-être demain de la possibilité d’un mariage pour tout choix de vie (hétérosexuel ou homosexuel), ont entraîné une profonde mutation du droit de la famille traditionnel, certains auteurs préfèrant employer l’expression de « droit des couples » (X. Labbée) plutôt que celle de « droit de la famille ».
Le cinéma rend-il compte de cette double évolution, en représentant la famille ? Quelle place occupe le mariage dans la constitution d’une famille ? Un couple sans enfant constitue-t-il une famille ? Les familles reconstituées sont-elles représentées ? Quel sort est réservé aux familles monoparentales ? Les couples homosexuels, avec ou sans enfants, ont-ils droit de cité à l’écran ?
Ces questions ressurgissent non seulement sous l’angle juridique, mais également sous le prisme cinématographique. Ainsi en va-t-il de la structure de la famille, des liens familiaux, des fonctions et rites de la famille que le 7e art nous invite à réétudier avec un œil neuf dans un continuum très vaste, allant du critique au ludique.
On notera enfin que la famille se présente parfois comme la matrice créatrice des réalisateurs, qu’elle soit réelle, fantasmée, ou sublimée. Si plusieurs cinéastes (parmi lesquels Francis Ford Coppola, Clint Eastwood ou Stanley Kubrick) n’hésitent pas à associer leur famille à leurs travaux, d’autres ont recréé une ambiance familiale autour de leurs réalisations en utilisant les mêmes acteurs et équipes techniques (John Ford, Arnaud Desplechin, Robert Guédiguian), tandis que plusieurs en ont fait un thème récurrent de leur filmographie (Woody Allen, Ingmar Bergman, John Cassavetes, Francis Ford Coppola, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Clint Eastwood, Michael Haneke, Elia Kazan, Stanley Kubrick, Louis Malle, François Truffaut ou Yasujiro Ozu).
Le colloque envisagé ayant une dimension plurielle, le corpus de films à étudier – qu’ils soient de fiction ou documentaires -, permettra aux communications de s’inscrire dans toute l’histoire cinématographique et toutes les cinématographies nationales, sans exclusive.
- Voir les vidéos des « VIes Rencontres Droit et Cinéma », La famille au cinéma, (28-29 juin 2013, Université de La Rochelle)
- En savoir plus sur les rencontres « Droit et cinéma » : Blog Droit et cinéma
EN SAVOIR PLUS SUR LA RECHERCHE CONCERNÉE :
L’enfant, le droit et le cinéma (I), Magalie Flores-Lonjou et Agnès Luget (dir.)
CEREGE (Université de Poitiers – Université de La Rochelle)
Recherche débutée en 2009 – Achevée en 2011