Sophie SONTAG KOENIG
« Technologies de l’information et de la communication et défense pénale »
Le prix Vendôme 2014 (Ministère de la Justice / Mission de recherche Droit et Justice) a été décerné à Sophie Sontag Koenig pour la thèse qu’elle a soutenue le 13 décembre 2013, à l’Université de Poitiers, portant sur « Technologies de l’information et de la communication et défense pénale ».
Son parcours
Après deux années de classes préparatoires à l’École normale supérieure de Cachan, en section D1 (droit économie gestion), Sophie Sontag Koenig s’est progressivement spécialisée en droit pénal. Elle a découvert le droit pénal à la Sorbonne et a ensuite approfondi l’étude des sciences criminelles au sein de l’Institut de sciences criminelles de Poitiers. Elle s’est ensuite engagée en thèse, tout en s’engageant professionnellement comme avocat et a obtenu le CAPA à l’issue du master 2. Après une expérience professionnelle au sein du Barreau de Paris, elle a travaillé au sein du bureau d’évaluation des politiques pénales de la Direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice. A partir de 2012, Sophie Sontag Koenig s’est consacrée exclusivement à l’enseignement supérieur et a cessé d’exercer comme avocat. Attachée temporaire d’enseignement et de recherche à l’université de Paris XIII où elle dispense des enseignements en cours magistraux et travaux dirigés, Sophie Sontag Koenig a poursuivi ses travaux de recherche en rejoignant l’Institut des hautes études sur la Justice en septembre 2015 où elle travaille en tant que chargée de mission pour le programme Politiques de justice.
Résumé de sa thèse
Les droits de la défense émanent d’une époque où les justiciables subissaient le procès et les atteintes pouvant en résulter pour leurs droits et leurs libertés. Protéiforme, héritier des garanties issues de la notion de procès équitable telle que définie par la Cour européenne des droits de l’homme, ce concept prend une coloration spécifique dans le procès pénal. Il est incarné, en soi, par l’avocat pénaliste qui, en symbiose avec lui, doit s’adapter aux mutations dont il a parfois fait l’objet. Instruite d’expériences menées à l’étranger sur l’introduction des Technologies de l’Information et de la Communication dans le domaine de la justice, la France, elle aussi, a décidé de moderniser ses procédures judiciaires en y recourant dans la sphère pénale. Révolution copernicienne, porteuse d’espoirs au plan managérial et de l’administration de la justice, les technologies modernes suscitent de facto craintes et résistances en raison de leur relative complexité et de leur caractère novateur. Ainsi, à des difficultés techniques qui limitent les retombées positives des réformes, s’ajoutent des aspects symboliques concernant le déroulement du rituel judiciaire, instaurant une dialectique nouvelle entre intervenants de la « chaîne pénale » et modifiant les rapports entre professionnels du droit ainsi qu’entre ceux qui unissent justice et justiciables. Il s’ensuit une mutation des cadres du procès et, corrélativement, une reformulation des schémas de pensée au regard des droits de la défense et de l’exercice de la défense pénale.