Colloque international
Date : 22 mai 2014
Il s’agira de s’interroger sur la manière dont est aujourd’hui remise en cause l’opposition, traditionnelle, entre la sphère privée et la sphère publique, l’une et l’autre étant dotées de régimes juridiques particuliers : protection de l’individu pour le premier, obligation de neutralité pour le second. Cette partition de l’espace est doublement affectée. D’une part, par l’identification d’un « espace public » (territorial) dans lequel le législateur intervient de plus en plus pour réguler les mœurs, les manières d’être, ou encore le comportement du citoyen, aux lieu et place des normes sociales générées souvent de manière spontanée (les limites de la décence, de « ce qui se fait »). Ce qui conduit à une tripartition de l’espace : sphère étatique (laïcité, neutralité), espace public (normes comportementales spontanées mais aussi de plus en plus législatives), et sphère privée (protection, secret, opacité légitime). D’autre part, par l’altération des frontières entre ces espaces ou ces territoires. Des remparts plus incertains et plus poreux : la porte d’entrée ne délimitant plus le privé (domicile) et le public (extérieur) mais ne séparant plus non plus l’espace public (lieu d’exercice des libertés) et la sphère étatique (lieu de restrictions légitimes de cet exercice).
Ces questions sont intimement liées à des problématiques d’urbanisme : entre le lycée conçu comme une forteresse de la protection du savoir (hauts murs extérieurs, cloitre laïc à l’intérieur) et le lycée ouvert sur l’extérieur. C’est pourquoi un dialogue entre juristes, urbanistes et philosophes est privilégié pour ce colloque.
- Responsable scientifique : François SAINT-BONNET
- En savoir plus : Institut Michel Villey