Des paroles et des actes. La justice face aux infractions racistes
Mise à jour novembre 2016
Abdellali HAJJAT, Audrey CELESTINE
ISP (Institut des sciences sociales du politique) CNRS - ENS Cachan - Université Paris 10
Recherche débutée en 2016-10-06 - Achevée en 2018-10-06
Référence : 16.44
Type de projet : Appel à projets
Programme : AO Racisme
Présentation de la recherche
Les pouvoirs publics, les associations antiracistes et les organisations communautaires s’alarment de la multiplication des discours racistes dans l’espace public. Les données statistiques disponibles rendent en effet compte d’une augmentation sans précédent des « actions » et des « menaces » à caractère raciste. Cette évolution concerne toutes les formes de racisme identifiées par l’appareil statistique public : antisémitisme, racisme anti-maghrébins et/ou islamophobie et racisme à l’encontre des « autres » groupes.Cependant, cette évolution générale mérite d’être analysée de manière approfondie. L’objectif de ce projet de recherche est de renouveler l’analyse socio-historique du phénomène raciste en se focalisant sur le processus de pénalisation des discours et actes racistes, et en proposant un cadre analytique global pour toutes les formes de racisme. En s’appuyant sur des données quantitatives inédites (dossiers pénaux) et qualitatives (entretiens, observations), l’enquête vise à étudier quatre dimensions.
1) La répression de la parole raciste. L’équipe propose d’approfondir ses connaissances sur le traitement judiciaire des discours racistes en analysant les interactions entre différents acteurs institutionnels autour de la « querelle » à la fois sémantique et juridique sur le caractère raciste du propos incriminé, ainsi que l’ensemble des décisions de justice relatives aux discours racistes en construisant une base de données si possible exhaustive.
2) La mesure des actes racistes. Il s’agit de mettre en lumière les enjeux du travail de comptabilisation et de qualification des actes racistes, en étudiant les outils statistiques mis en place par les ministères.
3) La sociologie des auteurs. Au-delà des discours globaux sur la montée du racisme, il n’existe pas de travaux historiques ou sociologiques sur les auteurs. Il s’agit d’étudier le profil sociologique des auteurs d’actes racistes, leur territoire d’inscription (cartographie) et la réponse pénale (déterminants du jugement).
4) La sociologie des victimes. En s’appuyant sur des enquêtes de victimation existantes (Trajectoires et Origines et Cadre de vie et sécurité) et sur le nouveau matériau collecté, il s’agit d’étudier la question du recours ou du non-recours à la justice, la relation entre auteurs et victimes (méconnaissance, entre-soi), les caractéristiques socio-démographiques des victimes, etc.
Note de synthèse : Document non disponible
Rapport de recherche : Document non disponible