Les rapports des citoyens à la justice : expériences et représentations
Mise à jour mars 2018
VIGOUR Cécile
IEP de Bordeaux Centre Emile Durkheim
Recherche débutée en 2018-03-01 - Achevée en 2020-09-01
Référence : 17.48
Type de projet : Projet spontané
Présentation de la recherche
La justice et la police sont régulièrement au cœur de l’actualité politique et médiatique. Mais leur activité et leur fonctionnement sont représentés de manière souvent stéréotypée.
De plus, la question de la réception de l’action publique par ses destinataires est au premier plan d’une conception réflexive de la démocratie et de l’exercice du pouvoir (Rosanvallon, 2008). Comprendre ce que les citoyens attendent du système judiciaire et comment ils perçoivent son action est un élément non seulement utile pour la recherche en sciences sociales, mais aussi indispensable pour les institutions et professionnels du droit. En réalité, tandis que de nombreux travaux portent sur les transformations du droit, des professionnels et de leurs pratiques, peu d’enquêtes sociologiques s’intéressent aux rapports que les citoyens entretiennent à la justice, en tant que valeur, institution et organisation. De même, les grandes enquêtes internationales sur les valeurs comptent rarement des modules sur la justice.
Dans ce contexte, le projet JustiRep est centré sur les représentations et les attentes des citoyens à l’égard de la justice et du système judiciaire (incluant police et gendarmerie). Il reprend un chantier de recherche multidimensionnel initié dans l’espace francophone dans les années 1970 à 1990 et délaissé depuis, tout en dialoguant avec des travaux contemporains menés aux Etats-Unis, qui s’intéressent aux expériences quotidiennes que les personnes font du droit – les legal consciousness studies.
Quatre options de recherche guident ce projet.
1 – d’un point de vue épistémologique, l’enjeu est de rendre compte de la pluralité des conceptions de la justice, et des rapports au droit et à la justice. Cette perspective implique de prêter attention aux différences, qui tiennent d’une part aux caractéristiques des enquêtés, et d’autre part aux types de contentieux et de juridiction, et de s’intéresser à l’ensemble du système judiciaire et de ses acteurs.
2 – la conception de l’enquête repose sur une contextualisation des rapports entre justice et citoyens. L’objectif est de replacer les expériences concrètes très diverses des enquêtés (directes ou médiées par les acteurs politiques, les discours médiatiques ou les productions fictionnelles) dans leur contexte particulier aux niveaux micro (sociabilité et interactions avec les professionnels de la justice et de la police), méso (modes d’organisation du système de justice) et macro (dynamiques de transformations sociales plus larges).
3 - sur le plan théorique, il s’agit de saisir concrètement les rapports ordinaires au droit et à la justice ; d’analyser les attentes des citoyens à l’égard du système judiciaire et de son fonctionnement, et de comprendre les facteurs qui pèsent sur les jugements portés sur la justice ; enfin, d’étudier les ressorts socio-politiques de la confiance et la légitimité de cette institution régalienne, qui influencent le sens des politiques judiciaires et des peines, et donc la manière de les concevoir.
4 – les méthodes d’enquête mobilisées articulent approches qualitatives et quantitatives, à travers des entretiens collectifs auprès de citoyens qui ont eu ou non affaire à la justice, et d’un questionnaire auprès d’un échantillon représentatif aléatoire de 3.500 personnes (panel ELIPSS) – dont la réalisation est assurée grâce au soutien technique de l’équipement d’excellence Données Infrastructures et Méthodes d’enquête en Sciences Humaines et Sociales (DIM-quanti SHS, Sciences Po Paris).
Note de synthèse : Document non disponible
Rapport de recherche : Document non disponible